Le bouy: fruit du bobab – A consommer sans modération
Le groupe Askanou Koki a organisé une discussion autour des vertus du BOUY, pain de singe en français. Il s’agit du fruit du baobab, Adansonia digitata (nom scientifique). Les intervenants ont abordé plusieurs thèmes: alimentation, santé, cosmétique, croyances populaires.
Plusieurs fois centenaire, défiant les sécheresses et les intempéries, le baobab est l’arbre le plus résistant du Sénégal, l’emblème national. Son fruit est sans doute le mieux protégé de la savane, enveloppé dans une coque, elle-même recouverte d’un duvet qui repousse les insectes.
“Tout est bon dans le baobab”, a-t-on coutume de dire. Utilisé depuis des millénaires en Afrique, le bouy peut servir de jus, de lait pour nourrissons ou lait accompagnant la bouillie de mil. Ses feuilles, également comestibles, sont utilisées dans le couscous. Les racines, l’écorce, la pulpe et les feuilles possèdent d’indéniables qualités nutritives et antioxydantes, anti fatigue: vitamine C, ions, calcium, potassium, minéraux et fibres. La pulpe de baobab contient 6 fois plus de vitamine C qu’une orange, trois fois plus que le kiwi, 6 fois plus de potassium que la banane et 2 fois plus de calcium qu’un verre de lait (Madame Figaro, 25/09/2015). D’après les nutritionnistes, une cuillerée du fruit réduit en poudre mélangé à un yaourt remplace une cure de vitamine C (Magazine Avantage).
Au Sénégal la loi protège le baobab, emblème du pays, mais plusieurs arbres centenaires ont été déracinés ces dernières années, notamment à Bandia, au profit de la modernisation. ” De Bandia, qui fut l’une des plus belles forêts de baobabs du Sénégal, il ne reste qu’un paysage mortifère de cratères abandonnés. Et les projets d’extension d’une cimenterie qui exploite le sous-sol depuis vingt ans font craindre aux populations locales une désolation plus grande encore” (Le Monde, 30/10,2019)
D’après les intervenants, les Sénégalais – Africains en général, convaincus que tout ce qui est bon et beau vient forcément d’ailleurs, négligent les produits locaux, peu chers, très bons et soignant beaucoup de maux. Ainsi, lors des fêtes, les jus locaux comme le bouy-baobab, bisaap-hibiscus, daxar-tamarin, etc. sont négligés au profit des canettes de soda ou encore des poudres chimiques au goût fruité à dissoudre dans des litres d’eau.
Les populations africaines, en majorité très pauvres, devraient utiliser les produits qui poussent sur leurs sols à l’instar du bouy et les préserver afin de les transmettre aux générations futures.
Les membres du groupe Askanou Koki ont émis des recommandations: replanter des baobabs et mieux les protéger, utiliser la pulpe de baobab dans l’alimentation (recettes de coucous, mafé, soupe kandia, laax, jus), l’huile de baobab dans les produits cosmétiques, enseigner ses vertus thérapeutiques (remède aux maux de ventre, constipation, fatigue…).
Auteure: Katy Dieng / Intervenants : Mame Modou Diop, Magatte Diop, Serigne Mbacké Diop, Mbène Diop Thiayako, Seynabou Diop Keur Balla, Mbène, Diop Khabbane, Astou Dame Diop, Bintou Sylla, Ndèye Diop, Ndèye Katy Dieng, Makhtar Diop Ibrahim, Mbène Fall Diop, Amy Diop, Moussa Falilou Diop, Abdou Khoudoss Diop, Astou Diop, Seynabou Diop, Awa Balla Diop, Saynabou Lô, Mame Amy Diop, Ndiakhate Diop, Mame Diarra Diop Ngabou, Kheury Diop, Mame Faty Diop Kébé, Cheikh Diop
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